Jen sait à quel point le don de tissus peut être vital. En tant que coordonnatrice de récupération tissulaire, Jen a passé 13 ans à récupérer soigneusement la peau, les yeux, les os et les valves cardiaques auprès de donneurs de tissus – d’abord au Royaume-Uni, et aujourd’hui avec le Réseau Trillium pour le don de vie (RTDV) en Ontario.
Mais en février 2024, cette connaissance est devenue profondément personnelle.
La partenaire de Jen, Marya, une enseignante d’école élémentaire dynamique, était à la maison en train de préparer une tasse de nouilles instantanées. Une activité quotidienne s’est rapidement transformée en un calvaire de deux ans lorsqu’un accident a mené au renversement de l’eau bouillante, de l’huile et des nouilles collantes sur la peau de Marya, provoquant de graves brûlures sur son abdomen et sa cuisse.
Jen était hors de la ville quand cela s’est produit, mais quand elle est rentrée chez elle et a vu Marya le lendemain, elle a été horrifiée. Dans le cadre de son travail, Jen a vu d’innombrables blessures – mais celle de sa partenaire était la pire brûlure qu’elle ait jamais vue.
À partir de ce moment, tout a changé. Ce qui a suivi a été un parcours terrifiant et frustrant qui a inclus des visites à l’hôpital, une gestion inefficace de la douleur et un retard dans le traitement. Après quelques semaines à espérer que la brûlure guérirait d’elle-même, Marya souffrait toujours d’une douleur atroce et Jen savait que les choses avaient trop progressé.
Jen a immédiatement ramené Marya chez son médecin où l’étendue de l’infection a été découverte. Marya a été immédiatement admise à l’unité de soins aux brûlés de l’Hôpital général de Hamilton, où les chirurgiens ont agi rapidement pour retirer une quantité significative de tissus endommagés. Pour stabiliser la plaie, Marya a reçu des greffes de peau de donneur.
« Cette peau, quelque chose qui aurait pu être récupéré par moi-même ou par l’un de mes collègues du RTDV, sauvait sa vie. »
La peau du donneur recueillie a été maillée, étirée et appliquée sur la plaie de Marya. Un dispositif d’aspiration a aidé à drainer les fluides, et Jen a regardé avec émerveillement sa partenaire commencer à guérir.
« C’était juste phénoménal, » dit-elle. « Cela a donné au corps de Marya le temps nécessaire pour devenir suffisamment fort pour ses propres greffes de peau. »
Après dix jours, les chirurgiens ont retiré le tissu du donneur et ont effectué une autogreffe en utilisant des bandes de peau de la propre jambe de Marya. L’ensemble de l’épreuve a impliqué trois semaines à l’hôpital, cinq semaines supplémentaires de soins quotidiens des plaies, et une fatigue physique et émotionnelle presque constante.
« Elle disait : “mes jambes sont gâchées maintenant.” Et je disais : “tu es toujours belle”. »
La convalescence de Marya n’a pas été sans difficulté. Elle a développé une infection à staphylocoque et a continué à ressentir de la douleur et de la fatigue. Aujourd’hui, bien que Marya ressente encore une certaine sensibilité, elle va beaucoup mieux. Elle porte un vêtement de compression et apprend à tolérer les cicatrices. Elle est retournée à l’enseignement et a récemment porté un maillot de bain pour la première fois depuis l’accident. Marya retrouve sa confiance et – plus important encore – sa vie.
« Marya s’est inscrite comme donneuse à cause de cela. » Elle dit « quelqu’un qui a perdu la vie a sauvé la mienne. Ça l’a changée pour toujours. »
Jen réfléchit souvent à combien elles ont failli perdre le contrôle de la situation, et à quel point elles sont reconnaissantes que quelqu’un, quelque part, ait dit oui à faire un don de tissues. « Nous sommes très reconnaissantes envers la personne qui a fait don de sa peau et envers la famille qui a soutenu la décision de leur être cher de devenir donneur. Je ne sais pas ce qui se serait passé sans ça, et honnêtement, je ne veux pas y penser. C’est pourquoi il est si important de parler des dons d’organes et de tissus. Cela sauve des vies. Ça a sauvé Marya. »
Pour Jen, qui comprend depuis longtemps l’impact du don de tissus, cette expérience a approfondi sa conviction en cet acte. « Cela a tout changé pour nous deux, » dit-elle. « Les gens ne se rendent pas compte à quel point ces blessures sont courantes. J’ai vu tant de patients dans l’unité des soins aux brûlés qui auraient eu besoin de peau de donneur pour guérir. On ne sait jamais qui ce donateur va aider. »
Ce qui semblait autrefois être un rôle clinique est devenu quelque chose de bien plus personnel.
« Le don de tissus n’est pas seulement un cadeau de guérison. C’est un cadeau d’espoir, de survie, de secondes chances. »